Moi parent, de quoi ai-je besoin ?

Reprendre contact avec soi (les premières années)

A la naissance d’un enfant, souvent, nos besoins sont mis en sourdine pour un moment.

Une autre manière de le voir est que notre enfant intérieur n’a plus rien à dire puisque il y a maintenant un enfant « extérieur » de qui prendre soin. Cela peut durer un peu, mais trop… c’est dangereux.

Si je ne sais plus ce dont j’ai besoin, c’est que je dois m’arrêter. Cela peut sembler impensable dans le tourbillon du quotidien. Pas le temps, pas la disponibilité intérieure et mille autres raisons.
Et pourtant, c’est essentiel de se recentrer sur soi, de reprendre petit à petit contact avec son être profond.

Quand on devient parent, une partie de notre cerveau se réaffecte pour prendre soin d’une nouvelle vie. C’est une transformation notable et merveilleuse. Il est donc normal que cela soit épineux de se retrouver soi.

Retrouver le contact avec son enfant intérieur, ses besoins profonds, sa créativité, sa pulsion de Vie est fondamental.

Une manière de le faire est de commencer par prendre une heure par semaine juste pour soi, pour respirer, lire, bouger, se balader, écrire, peindre : c’est égal, tant que ce temps est sans aucune contrainte/injonction externe.

Petit à petit, je reprends le temps d’écouter ma respiration. De me sentir vivre. D’apprécier ce que j’ai, de tout simplement Etre, sans Faire. Car j’en ai le droit, d’apprécier ma vie, à mon rythme.

Les enfants grandissent, et mes besoins ?

Dès 4-5 ans, les enfants sont un peu moins sollicitants, puis toujours moins. Il est possible que je ne me sois pas encore retrouvée, ré-écoutée…

Si mes besoins ne sont pas remplis, si je ne me sens pas bien, comment donner ce que je souhaite à mes enfants sans me vider ?

Ai-je un peu/assez de temps pour moi ? Est-ce que je prends soin de moi ? de mon être intérieur, de mon corps, de mon intellect ? ou est-ce que la course travail/famille ne me laisse plus aucune place ? Suis-je réellement satisfait(e) de cela ?

Bref, comme dirait Hélène Bonhomme : « Quand maman va, tout va ! ». (valable pour papa aussi).

Alors de quoi ai-je besoin pour aller bien ? C’est la première question à me poser.

Un moment seule le matin ? voir une amie une fois par semaine, par mois ? pouvoir aller marcher un moment pendant le week-end ? lire 30mn sans interruption ? aller aux toilettes sans sollicitation? avoir une heure pour trier mes photos ?

Oui bien sûr, ce serait l’idéal ! « Mais c’est im-po-ssible » me direz-vous ?

C’est vrai, peut-être pas tout, tout de suite, mais je peux déjà commencer à prendre l’habitude de

  1. Respirer
  2. Sentir mon besoin
  3. Exprimer une demande claire et positive.

Exemple : « J’aurais besoin de 2h pour moi samedi matin, pourrais-tu t’occuper des enfants ? » à son conjoint ou à un(e) ami(e) si je suis parent solo.

  1. Aller jusqu’au bout, sans culpabilité. En me souvenant que si je me vais bien, toute la famille va bien.

Nous mamans, pouvons être très fortes en reproches divers et variés, en plaintes et complaintes 100% justifiées avec la charge mentale et de travail que nous portons…

Transformer nos besoins en demandes

L’idée est de transformer ces reproches en demandes claires et positives :

Plutôt que : j’en peux plus de vos chaussures qui traînent ! 

  • Rangez-vos chaussures.

Plutôt que : Qui a encore laissé le tube de dentifrice ouvert ?

  • Comment pourrais-tu te souvenir de fermer le dentifrice ?

Plutôt que : je me tape toujours la vaisselle et il y a des miettes partout…

  • Chéri, pourrais-tu t’occuper de ranger la table et la vaisselle ?
  • ou aux enfants dès 4-5 ans : leur demander de passer la balayette, de nous aider à faire la vaisselle.

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Impliquer les enfants

Leur premiers gestes seront maladroits au début : oui, ils apprennent. Mais les bénéfices se manifestent bien vite et sont multiples :

  1. Nos enfants s’équipent pour la vie grâce à ces petites tâches du quotidien, ils apprennent à prendre soin de leur foyer.
  2. Nous passons un moment ensemble, où nous outillons nos petits.
  3. Le soulagement est de taille puisqu' on ne se sent plus « seul(e) » à tout gérer.
  4. Progressivement, ils sont une source d’aide non négligeable.
  5. Le sentiment d’être une équipe qui prend soin de la maison grandit, plutôt que l’impression d’ « être la bonne » qui gère tout et qui en veut à tout le monde.
  6. Et surtout, à un autre niveau, je modélise un parent qui sait exprimer ses besoins, se faire aider, plutôt qu’un parent victime des autres qui se plaint.

Ce sujet est aussi simple que complexe. Il est simple à comprendre mais pas évident à mettre en œuvre, selon nos parcours, nos croyances, notre besoin de contrôle ou notre laisser-faire. Il nous appelle à écouter notre cœur, à dévoiler notre vulnérabilité et surtout à être vrai. Il permet une prise de conscience familiale des besoins, de se répartir la charge de travail et de construire notre nouvelle identité familiale, avec les apports de chacun.

Graduellement, mes besoins vont ré-émerger, être exprimés et pouvoir être conjugués avec la famille. Dans une équipe, il est rare que tous les besoins puissent être remplis à 100%, mais le fait de les avoir exprimés permet de trouver des solutions créatives pour qu’un maximum des besoins de chacun puisse être satisfaits.


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