Souvent, on voudrait que tout soit acquis tout de suite, sauf que le changement, ça prend du temps.
On aimerait que nos enfants (ou notre conjoint) comprennent ce qu’on leur explique et que ça change du jour au lendemain…
Ah si seulement !
Mais le changement ça prend du temps. Souvenons-nous que nous avons besoin de 3 semaines pour engendrer une nouvelle habitude, pour autant qu’elle soit prise dans la bienveillance.
Alors, quand nous expliquons une nouvelle tâche/attente/geste/réflexe attendu de nos enfants, soyons dans la perspective que c’est le début du chemin.
Par exemple, lorsqu’on exlique à un jeune enfant comment se laver les mains, soyons patients et bienveillants :
- Le 1er jour : « je te montre comment faire et tu fais en même temps»
- Le 2ème jour : « on refait ensemble? »
- Le 3ème jour : « tu te souviens comment on se savonne les mains, tu voudrais qu’on le fasse ensemble ? »
- le 4ème jour : « c’est toi qui me montres ? »
- Etc… soyons patients.
Un chemin, c’est parfois long…. mais c'est un investissement... car une fois que c'est acquis, c'est une nouvelle liberté pour l'adulte et pour l'enfant.
Mais le principal danger c’est le reproche.
Le reproche
Il existe en psychologie un phénomène qui s’appelle la contre-volonté (qui n’est pas le même que la résistance ). Lorsqu’on reproche constamment quelque chose à quelqu’un, il finit par ne plus vouloir le faire, juste par manque de liberté : c'est devenu une zone minée…
Vous savez, quand vous reprochez quelque chose depuis des années à votre conjoint et qu’il n’y a aucun changement, voire une péjoration de la situation… Eh bien, on est tellement en pression sur cette zone que l’autre n’a pas l’espace de s’approprier son propre chemin…
Alors évitons de tomber dans le piège et soyons patients… vaut mieux lâcher prise si on sent qu’on s’énerve trop vite plutôt que de miner une zone avant même qu’elle ait pu être explorée…
Pas de pression
Souvenons-nous du nombre de choses que nos enfants ont appris sans même qu’on l’ait décidé… la plupart des choses viennent naturellement si nous sommes des exemples enthousiastes ;-) Ils ont appris à marcher, à parler et toute la motricité fine (et moins fine ;-) ) sans leçon.
La pression n’amène jamais la joie d’apprendre mais la peur et la soumission.
L’inspiration, elle, éveille l’autre et l’entraîne dans ce qui nous habite.
Pour la propreté par exemple, nous avons essayé et montré à notre aînée Sarah comment aller aux toilettes... mais elle n'était pas du tout preneuse. Au début, nous nous sommes crispés: sera-t-elle propre un jour? comment va-t-on faire? Puis, suite à un ou deux conseils, nous lui avons lâché la grappe en nous disant que ça viendrait bien un jour naturellement. Et un jour, elle nous a crié depuis la salle-de-bain: "zai fé pipi o toalette" ! Wow, nous avons été impressionnés! Quelle leçon de vie et de confiance!... Et les exemples ne tarissent pas avec tous les apprentissages: mettre ses chaussures, accrocher sa veste, débarrasser son assiette, se laver les dents, et j'en passe.
En couple ça peut être l'attente que l'autre prenne conscience de son désordre ou de notre besoin de passer plus de temps ensemble. A nous d'exprimer notre besoin et être inspirant/e dans le domaine souhaité pour éveiller chez l'autre l'envie plutôt que de le crisper par nos reproches.
J'ai attendu des années que mon mari prenne l'initiative de prendre du temps en couple... jusqu'à ce que je comprenne que si j'en avais envie, j'avais le pouvoir de l'éveiller chez lui. Alors je lui ai proposé qu'on se retrouve après le coucher des enfants sur le canapé... et j'ai dû mettre mon point dans ma poche quand il ne venait pas tout de suite... Mais petit à petit, nous avons pris cette habitude et notre couple s'est fortifié ... j'ai donc dû décider de générer ce que j'aurais voulu voir chez l'autre.... et renoncer à ce que ça se fasse comme je voudrais pour me fixer sur l'essentiel: se retrouver.
"Soyons le changement que nous voulons voir dans le Monde" Ghandi
Quand on est bloqué dans une situation récurrente, prenons avant tout du recul et lâchons prise… pas par abandon définitif, mais pour changer de regard, de posture, trouver de la créativité…. car en forçant, on indique à nos enfants que c’est ça la manière de résoudre les conflits… et je suis sûre que nous préférons tous trouver une solution qui convient à chacun.
Soyons inspirants, positifs, enthousiastes, et surtout ayons confiance que nos enfants apprendront tout ce dont ils auront besoin dans leur vie! Arrosons-les de patience et de bienveillance: ils fleuriront!
Prochain article : Peut-on déminer une zone de reproches ?
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