Cristallisation

 Nous créons ce que nous voyons. Nous cristallisons ce que nous disons.

Lorsque un enfant se comporte mal, la manière dont on le perçoit va fortement influencer notre manière de réagir. 

En effet, comme on peut le constater autour de nous, chaque parent va réagir différemment à un comportement déviant. Que se passe-t-il alors ?

Une réaction de colère et de jugement va cristalliser un mauvais comportement.

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Je vous propose un exemple : un enfant qui, lors d’un jeu, fait un coup perdant et de colère jette toutes les cartes par terre... Voici deux réactions possibles du parent :

  • « Eh ben Bravo, tu vois ce que tu as fait ! tu es un mauvais perdant, va dans ta chambre »
  • « Tu dois être très fâché de perdre. On ne peut plus jouer car les cartes sont par terre. Ramassons-les et allons nous brosser les dents »

Selon notre histoire et notre perception de ce qui se passe, notre réaction cristallise ou non un comportement. Dans le premier cas, l’enfant va de se sentir nul et honteux et de se dire qu’il est un mauvais perdant, ce qui risque de se confirmer à l’avenir. Dans le second, il expérimente la conséquence naturelle d’avoir gâché le jeu : la fin du jeu et peut-être la déception des autres joueurs. Mais il n’est pas stigmatisé comme le mauvais perdant. Bien sûr, une fois la colère passée, dans un moment de cœur à cœur, il est bon de revenir sur le vécu de l’enfant en lui demandant simplement ce qu’il s’est passé pour lui, en accueillant sa réponse, sans le juger. Dans un deuxième temps, on peut lui demander comment il aimerait que cela se passe la prochaine fois.

Il est bon de se souvenir que notre réaction n’est pas légitime pour notre enfant, mais bien pour nous. Si, lorsque il était enfant, le parent a été cristallisé dans différents comportements, il risque de le faire à son tour. Tant qu’il ne s’est pas libéré de tout ces mots (maux) prononcés sur lui, qu’il n’a pas recouvré sa liberté d’être qui il est, il risque de cristalliser sur son enfant ce qui n’est pas libre en lui. C’est donc légitime de juger quand on a été jugé. Mais pour notre enfant, c’est nouveau ! il apprend donc à juger l’autre quand il ne se comporte pas de manière conforme. Est-ce bien cela que nous voulons enseigner ? Pourtant, il est très difficile de sortir de schémas appris depuis longtemps.

Dans mon histoire, on s’énervait souvent quand je renversais quelque chose. En me voyant réagir avec mes enfants, je me suis demandé si je voulais transmettre cette réaction. J’ai décidé que non. Mais je ne voulais pas non plus être celle qui ramasse et qui nettoie. Alors je leur ai montré comment passer la pate et ils le font tous avec plaisir quand quelque chose est renversé. Rien besoin de demander. J’ai décidé de voir des enfants autonomes, ils ont été équipés dans ce sens et une nouvelle réalité a été créée.

D’enfants qui renversent, ils sont devenus des enfants qui savant nettoyer ce qui a été renversé.

Nous créons ce que nous voyons. Nous cristallisons ce que nous disons.

Le jugement ne doit jamais porter sur une personne, mais il peut porter sur un comportement. Dans l’exemple du jeu, il vaut mieux dire « je n’aime pas quand tu jettes les cartes » que « tu es bête de jeter les cartes » ou « c’est méchant de jeter les cartes ». Si vous connaissez la CNV (communication non violente), vous savez combien il est aidant de parler en JE car le TU tue.

Alors lorsque nous voyons quelque chose qui ne nous plaît pas du tout, il vaut mieux taire notre premier élan de colère, c’est à dire oser se taire, plutôt que de cristalliser un comportement que nous voudrions voir changer. Malheureusement, plus nous le répétons, plus l’enfant croit qu’il est ce qu’on dit de lui et le devient.

Nous créons ce que nous voyons. Nous cristallisons ce que nous disons.

Alors, en tant que parent, comment changer notre perception ? Tout d’abord, prenons conscience de cette première étape de jugement et demandons-nous pourquoi nous avons besoin prononcer ces paroles-là à ce moment-là ? Où et quand se sont enracinés ces mots, ces maux ? Voulons-nous continuer à les laisser polluer notre langage ?

Ensuite, dans un moment calme, écrivons notre réaction actuelle et notre réaction souhaitée et cheminons vers quelque chose de nouveau. Comme toute nouvelle habitude, nos réactions vont mettre du temps à changer. Mais comme toute nouvelle habitude, plus nous l’exerçons, plus elle deviendra naturelle. Nous sommes responsables de nos pensées, de nos paroles et de nos actions. Si nous voulons l’enseigner à nos enfants, commençons par être des modèles.

La bonne nouvelle, c'est qu'un cristal de glace fond si on lui apporte de la chaleur, et qu'il peut retrouver sa forme si on arrête de le tailler dans le même sens.

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